Saint-Philibert autrefois

blason-st-phi-120x132(L’écusson représente la canne du pèlerin, la source et les croix des templiers)

Saint-Philibert est situé à 14 km de Dijon, 12 km de Nuits-Saint-Georges, 4 km de Gevrey-Chambertin, 3 km de la nationale 74.

La grande voie romaine d’Agrippa n°14 qui allait de Chalon sur Saône à Langres par Dijon limite son territoire à l’est.

Villa-sub-Gevreio (1205), Villa-sub-Gevré (1213), Villa-subtus-Gevreium (1269), Vile-sous-Gevré 1311), Sanctus-Philiberus (XIV°), Ville-sour-Gevrey (1550), Velle-soubz-Gevrey (1550), Velle-Saint-Philibert (XVIII°), Velle-sous-Gevrey (époque révolution).

Saint- Philibert ou Velle-sous-Gevrey était à l’origine une villa (domaine) gallo-romaine qui a laissé son ancien nom au cours des siècles pour prendre, au XVIII° siècle , le nom de son église dédiée à Saint-Philibert, leude mérovingien devenu moine qui a fondé l’abbaye de Jumièges près de Rouen.

Velle-sous-Gevrey a appartenu dès le XII’ siècle aux Ducs de Bourgogne de la première race. En 1130, Hugues II détacha une partie de son domaine pour le donner aux templiers qui y fondèrent une maison. Eudes III confirma ces dons, en 1204. Dons qui furent ratifiés par Hugues IV, en 1239. C’est également le duc Hugues IV qui céda, en 1254, la seigneurie à l’abbé de Saint-Etienne de Dijon. L’abbaye ayant été sécularisée, le domaine de Velle-sous-Gevrey fut réuni à l’évêché de Dijon, lors de son érection, en 1731. Les évêques devinrent ainsi seigneurs de Velle-sous-Gevrey jusqu’à la révolution.

Au XVIII° siècle, outre l’évêque de Dijon, seigneur, il y avait trois autres grands propriétaires à Saint-Philibert : les révérends pères minimes de Notre Dame d’Étang qui possédaient un domaine important ; les chevaliers de Saint Jean de Jérusalem qui ont hérité des fonds enlevés aux templiers, en 1311, lorsque cette ordre fut supprimé (les chevaliers de Saint Jean de Jérusalem furent appelés, au XVI° siècle, les chevaliers de Malte). Le troisième propriétaire était un laïc qui possédait “Le Chalet “.

 

L’église

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Dans cette église, observée par son flanc sud, il se dégage une impression de simplicité qui n’est pas dépourvue de charme par son appareil régulier, ses corniches et bordures harmonieuses, la soudure habile du chœur et de la nef. Il est regrettable que le chevet plat ait été enlaidi au début du XIXème siècle par l’adjonction d’une sacristie fort disgracieuse.

L’église, du XIIe siècle, aurait été construite par les templiers. Il semble cependant plus vraisemblable d’admettre que l’édifice a été financé par les ducs de Bourgogne entre 1200 et 1250. Les templiers n’ayant qu’un rôle d’inspiration et de direction sur la construction.

A l’origine, l’intérieur de l’église était une sorte de halle à l’extrémité de laquelle se trouvait l’autel. Existence d’un petit clocher à bâtières. Les chevaliers de Saint Jean de Jérusalem agrandirent l’église au XVe siècle. Une abside fut ajoutée au centre, la nef a été voûtée et l’on donna à l’édifice une flèche en bois.

La porte principale, à l’ouest, présente à son fronton les restes mutilés d’une croix et d’un christ crucifié. La croix est “tréflée, quadrangulaire et à branches égales”. De chaque côté, on voit le soleil et la lune. Le soleil, au moyen âge, est toujours représenté à droite.

La porte, au midi, qui donnait accès au cimetière qui entourait complètement l’église se présente sous un petit auvent dans une solidité et une souplesse peut être à celle du grand porche. Nous y retrouvons la croix tréflée simplement gravée au trait, sans christ.

Le petit clocher avec sa flèche conique posée sur la charpente des combles et sortant du toit sans autre support, répond au style de nos premiers clochers. Il contribue à donner à l’église sa silhouette si particulière.

A l’intérieur, l’église possède une très belle armoire eucharistique richement sculptée avec un oculus sur l’extérieur, dissimulé par la sacristie. Deux tableaux de M. Myevre représentent le pèlerinage et la procession à la Fontaine, Saint Philibert bénissant les malades. Un vitrail moderne de Jean Millet représente l’histoire de la source.

L’hôpital

L’hôpital de Saint-Philibert fut bâti par les chevaliers de Malte dans le clos attenant à la fontaine. Un terrier de 1766 donne la description suivante :
“Il est situé au bout du village de Saint-Philibert, côté du soleil levant, consistant en un grand enclos autrefois fermé de murailles dont il ne reste que les vestiges…à l’entrée dudit enclos, il y avait autrefois une chapelle, en place de laquelle, il a été construit une grange,…Il y a un corps de logis dans le même enclos pour le logement du fermier…une cour au milieu, le tout fermé de murailles avec grande et petite porte…”

On trouve encore quelques vestiges de cet hôpital, notamment une porte, dans la cour de la propriété de M. Fagot.

Le château

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La principale maison de Saint-Philibert située au milieu d’un vaste parc, appelée “Chatelet” ou “Petit Château” a appartenu aux Genreau puis aux Fleutelot, des familles de parlementaires.

La fontaine

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La fontaine est située au sud-est de l’église. (que l’on aperçoit à droite, au-dessus de la personne en sombre)

Les templiers puis les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem montraient une grande dévotion à Saint Philibert. Ils possédaient quelques reliques de ce saint qui ont dû être profanées. En effet, d’après la tradition “une femme de Velle-sous-Gevrey, honorable et vertueuse, étant occupée à la fontaine, fut singulièrement étonnée de voir surnager à la surface des gouttes de sang frais, qui ne se mêlaient point avec l’eau et que l’on ne pouvait saisir. Tout à coup, elle entendit comme une voix qui lui disait que l’eau de la fontaine était sainte parce que des mains criminelles y avaient jeté une partie des ossements de Saint Philibert. Aussitôt, on fit des recherches et l’on trouva au fond de la fontaine des ossements adhérant aux débris d’un reliquaire”.

Les eaux de la fontaine avaient la propriété miraculeuse de guérir toutes sortes de plaies mais plus spécialement des “écrouelles ou humeurs froides”.

Cette croyance est à l’origine du pèlerinage qui remonte très certainement à l’époque des templiers qui possédaient la fontaine déjà dénommée “Fontaine des Pèlerins”.

Le pèlerinage avait lieu le Lundi de Pâques et le 20 août ; jour de la fête patronale du village. Aujourd’hui encore, les pèlerins viennent à Saint-Philibert le Lundi de Pâques.

“L’air était si bon à Saint-Philibert qu’au temps de la contagion à Dijon, en 1631 et 1632, plusieurs bourgeois de cette ville s’y retirèrent, personne ne fut malade.”

La source avant restauration

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La source après restauration

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Pèlerinage à la source

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Le pèlerinage qui avait lieu le lundi de Pâques durant de nombreuses années a été interrompu au début des années 1990 pour reprendre cette année sous l’impulsion de l’abbé De Raynal. La procession s’est dirigée vers notre fontaine, située au sud-est de l’église en bas du village protégée depuis 1831 par un petit oratoire. Le prêtre a béni cette source miraculeuse qui avait la propriété de guérir les maladies de la peau.

pelerinage

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Une petite rétrospective sur l’origine de cette tradition :

Selon celle-ci une jeune femme de Velle sous Gevrey (aujourd’ui St Philibert) étant occupée à la fontaine, fut étonnée de voir surnager à la surface du sang frais qui ne se mêlait point avec l’eau et que l’on ne pouvait saisir. Tout à coup elle entendit comme une voix qui lui disait que l’eau de la source était sainte parce que des mains criminelles y avaient jeté une partie des ossements de St Philibert. Aussitôt l’on fit des recherches et l’on trouva des ossements adhérant aux débris d’un reliquaire.

La fontaine fut bientôt célèbre dans la région, car l’on disait qu’elle avait la propriété miraculeuse de guérir toutes sortes de plaies. L’on retrouve dans le chœur de l’église deux tableaux de 2,80m sur 1,60m représentant la fontaine.
Sur l’un deux, le plus ancien, la fontaine n’est qu’un modeste bassin d’eau vive entourée de verdure, un personnage vêtu en abbé, mitre et crosse du moyen âge bénit le bassin entouré d’un groupe pieusement recueilli, l’on aperçoit l’église du village au lointain dominant la scène religieuse.

Sur le second qui lui fait face, la jeune châtelaine en costume de première communiante portant les glands de la bannière est accompagnée par sa gouvernante. Le bâton du St Patron, surmonté de sa petite statuette est porté par un vigoureux jeune homme devenu le sacristain de l’église. C’est la procession annuelle se rendant à l’oratoire.

Ces éléments de recherches ont été puisés dans l’ouvrage de l’abbé Lacoste » « le village et l’Eglise de St Philibert ».

Si le cœur vous en dit, vous pouvez vous rendre à l’église pour admirer ces magnifiques tableaux qui font partie de notre patrimoine. Il vous suffit de prendre rendez-vous avec Mme MORAL pour vous y conduire, pour cela, la contacter par le biais de la mairie aux heures d’ouverture du secrétariat.
Nous espérons que cette tradition revenue, continue à se perpétuer.

Au moment des fêtes de Noël, vous pouvez également admirer dans notre église la crèche confectionnée par les membres de l’association des Lutins